L'auteur Joe R. Lansdale , né en 1951 au fond de l’East Texas, est un homme qui a touché à tout avant de se stabiliser comme écrivain. Il a été chercheur d’or, charpentier, fermier, …et même écrivain . Il a exploré plusieurs genres (western, horreur, comics, héroic fantasy) avant de se stabiliser sur la ligne noire où il est passé de statut de second couteau à celui d’auteur reconnu, voire culte.Je vous parlerai de deux de ses romans :
Les marécages
Bad chili
a) Pour « Les marécages », sachez que nous sommes dans le ‘deep south’ des années 30 accompagné de tous les clichés qui vont avec : il fait très chaud, il n' y a pas trop de boulot, un putain de racisme (le Ku Klux Kan est toujours là) et la bêtise associée sont bien présents, les légendes des hommes chèvres et des ambulants circulent dans ce monde d’illettrés.L’auteur connaît ses classiques : « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » (Harper Lee) pour le côté littéraire et policier , « La nuit du chasseur » (Davis Grubb) pour le côté thriller de la chose : Mélangez les deux à la sauce Lansdale et vous vous régalez..Raconté par Harry, un gamin de 13 ans, ce polar décrit l’avancement de l’enquête entre les communautés blanches et noires. Au début, rien de grave, les mortes sont black, jusqu’à ce que les cadavres changent de peau et alors là il faut vite un coupable ….L’atmosphère monte crescendo, le bouquet final est copieux.Y a même un peu d’humour saupoudré ici et là : par exemple , lorsque le docteur black explique au policier (père de Harry) à quoi sert un clitoris (un quoi, demande le policier) !
En synthèse, un polar efficace, il manquerait le côté hot de la chose … mais là on aurait confiné au sublime. Restons humain, ce polar est classieux.
En synthèse, un polar efficace, il manquerait le côté hot de la chose … mais là on aurait confiné au sublime. Restons humain, ce polar est classieux.
b) Pour « Bad Chili », l’auteur met en en scène ses deux héros : Léonard Pine (homosexuel noir) et Hap Collins (blanc hétérosexuel) dont l’amitié indéfectible fait chaud au cœur (j’ai toujours aimé les histoires d’amitié).Ces deux potes ne sont pas des rebelles, ce sont plus des marginaux qui ont leur propre code d’honneur …. Et comme y sont pas trop cons, qu’ils savent bien se battre et qu’ils ne sont pas le genre à se laisser emmerder, je vous dis pas ce que les méchants prennent sur la gueule !Cela se passe toujours dans le Sud (East texas), à notre époque, les communautés noires et blanches sont encore assez étanches … et bien armées. Bref, nous sommes dans l’underground du rêve américain (sex, drugs, … pas au niveau consommation mais approvisionnement au vilain sens mercatique du terme)
Cette histoire débute pas une scène d’anthologie hilarante : Hap Collins se fait poursuivre et mordre par un …. écureuil enragé (sic !). Une mort ignoble le guette. L'hôpital va le saigner à blanc, lui qui a une couverture mutuelle des plus minces.Ensuite, l’auteur nous sort une bonne intrigue ; le petit ami de notre ami Leonard s’est fait dessoudé par une bande de bikers trafiquants de dope qui aiment quand leur job leur laisse un peu de temps pour se faire quelques "pédés". Nos amis croisent aussi la route de l’empereur du chili King, celle d'une infirmière meurtrière et celle des flics .Ca va chauffer! les morts tombent autant que les curés peuvent en bénir!Beaucoup de rythme et d’action,un style direct, de l’humour, de l’amitié
virile; quelques "femelles" : la recette prend, j’en redemande et j’ai toujours faim.
Joe Lansdale en pur produit du cru, revendique haut et fort l'héritage de ses origines redneck.Il croit dur comme fer aux valeurs du vieil Ouest sauvage : l'amitié, l'honneur, la justice, voire l'auto justice, voire même la vengeance en dernier ressort. Son côté rédempteur ,"tu périras par là où tu as péché » et ses positions plus que tranchées sur la peine de mort sont le côté un peu nauséabond du personnage (pour mon esprit imprégné de culture européenne).Mais ici, c’est le polar qui est chroniqué … et il reste rudement bien ficelé !
Je suis en train de me faire la série des deux potes (Mambo des deux ours, L’arbre à bouteilles, Tape-cul) : toujours satisfait !
Voilà, c’est fini pour aujourd’hui
Bonne nuit les petits.
.
No Passaran
PS : Je remercie mon ami « Midnight Rambler » qui a publié cette chronique sans correction ni censure
"Rien de moins sûr , No passaran, rien de moins sûr !" Mr Rambler
2 commentaires:
Exellente chronique, belle prose.
Culture underground de bon goût. Moi aussi ça me donne faim.
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